| Fragestellung(en) der Befragung | L’enquête DISPAR s’intéresse au vécu des parents d’élèves fribourgeois et vaudois scolarisés à l’école primaire (1P-8P) autour de l’enseignement à distance mis en place entre le 16 mars et le 11 mai 2020, durant la fermeture des établissements scolaires occasionnée par la crise sanitaire. Un questionnaire en ligne a permis de recueillir les réponses de 1280 parents.
Les répondant.e.s placent la gestion du travail scolaire comme un des principaux défis de la période de semi-confinement. Si une majorité de parents répondants disent s’être sentis relativement à l’aise (64% des répondants) et peu débordés (51%) par la période d’enseignement à distance mis en place, on observe de fortes disparités dans les situations vécues, en fonction de l’aisance scolaire de l’enfant, du niveau de formation et du statut socio-professionnel des parents, mais aussi des possibilités de contacts et d’accompagnement offertes par l’enseignant.e. Les parents évoquent avant tout des difficultés d’ordre pédagogique, essentiellement liée à la motivation de leur enfant, occasionnant dans nombre de cas des tensions familiales. Les parents se sont sentis en première ligne dans l’accompagnement du travail scolaire : 97% des parents ont dit aider eux-mêmes leur enfant lorsqu’il en avait besoin et seuls 17% mentionnent l’enseignant.e comme source d’aide. On constate surtout de fortes disparités dans les possibilités offertes à l’enfant de contacter son enseignant.e (54% des élèves de 3P à 8P – 24% des élèves de 8P – n’avaient pas cette possibilité). En d’autres termes, cette période s’apparente davantage à un temps d’ « école à la maison », durant lequel la responsabilité du travail scolaire incombait aux parents, que comme une période d’enseignement à distance, assumé par l’école.
L’accroissement des inégalités scolaires (entre les élèves en difficulté et les élèves à l’aise scolairement) est le corollaire de ce report de responsabilité sur les parents, au croisement des inégalités socioéconomiques, puisque les parents les plus formés et appartenant aux catégories socioprofessionnelles les plus élevées se sont dits les plus à l’aise pour aider leur enfant.
Ainsi, si l’on souhaite imaginer les pistes à retenir pour la suite (en cas de nouvelle fermeture d’établissement, mais aussi plus généralement sur la question du travail scolaire à domicile), il nous semblerait intéressant de concentrer les efforts sur les moyens de soulager au maximum les parents de la charge du travail scolaire, sur les conditions permettant la mise en place d’un véritable enseignement à distance, demandant des ressources et des savoir-faire pédagogiques spécifiques et intégrant pleinement la question des difficultés qu’un enfant (surtout dans un cadre non scolaire) peut rencontrer pour se mettre au travail de manière autonome. Cela dans le but d’éviter que le travail scolaire à domicile ne s’inscrive comme un renforçateur des inégalités entre élèves et des tensions familiales tel que le relève notre enquête.
POUR LE RÉSUMÉ COMPLET : https://www3.unifr.ch/eduf/fr/recherche/projets-de-recherche/
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